L’identification et la prévention des risques possibles dans l’agroalimentaire est, en France et en Europe, une des obligations du secteur en termes de sécurité alimentaire.
La prévention des risques – qu’ils soient liés à l’hygiène, aux nuisibles ou à la qualité des denrées – repose sur un arsenal d’outils. Parmi eux, le diagramme d’Ishikawa, aussi appelé méthode des 5M, demeure l’un des plus puissants pour analyser, comprendre et anticiper les causes potentielles d’un problème.
Cet article vous explique pourquoi cet outil reste incontournable en 2025, comment l’appliquer efficacement dans une démarche HACCP, et comment son évolution vers les 8M ouvre la voie à une gestion plus durable et innovante.
Conçu dans les années 1960 par Kaoru Ishikawa, pionnier japonais de la qualité, le diagramme en arêtes de poisson (ou « fishbone diagram ») a d’abord été utilisé dans l’industrie automobile. Son objectif est simple :
La représentation visuelle ressemble à une arête de poisson :
Cette approche visuelle facilite la compréhension et favorise la participation collective.
Dans l’agroalimentaire, il s’intègre parfaitement dans le plan de maîtrise sanitaire (PMS), qui regroupe :
Les risques peuvent provenir de différentes sources. Pour les examiner et identifier il existe l’outil appelé 5M (Main d’œuvre, Matières, Matériel, Méthodes, Milieu).
Voici les 5M appliqués à l’hygiène et la gestion des nuisibles :
Former, sensibiliser, responsabiliser sur les gestes, l’hygiène, les procédures.
Maîtrise des règles d’hygiène par tous les employés du site :
Entretenir, calibrer, désinfecter pour éviter tout risque invisible.
Maîtriser température, humidité, circulation d’air, présence de nuisibles.
Mettre en place des protocoles clairs (nettoyage, traçabilité, gestion des températures).
Contrôler rigoureusement pour prévenir toute contamination.
La méthode des 5M ne remplace pas l’HACCP, elle la renforce. Ensemble, elles permettent :
En 2025, la complexité des risques alimentaires impose une approche plus complète. Aux 5M traditionnels s’ajoutent trois nouveaux facteurs :
Les ressources allouées sont-elles suffisantes pour prévenir et maîtriser les risques ?
On pense ici au fameux “coût rongeurs” (pertes de produits, image de marque, sanctions), souvent sous-estimé alors qu’il peut être considérable.
Quel est le niveau d’implication des responsables dans la maîtrise des risques ?
Le rôle des responsables est déterminant. Sans engagement fort, la culture de la prévention reste superficielle.
Aujourd’hui, c’est indispensable : traçabilité, reporting et monitoring permanent sont les véritables clés d’une gestion durable et efficace des nuisibles.
Il existe désormais des outils de monitoring et de détection précoce, capables de générer des reportings automatiques et des alertes en cas de danger.
Et dans l’ère de l’IA, prédire une infestation devient un jeu d’enfant : détecter plus tôt, c’est maîtriser à temps et réduire largement les risques.
Le diagramme d’Ishikawa, appliqué à la sécurité alimentaire et à l’hygiène, reste un pilier incontournable. Sa simplicité visuelle favorise l’implication de tous les acteurs, du responsable qualité à l’opérateur de ligne. En y intégrant les dimensions modernes des 8M et les outils de détection et de monitoring en temps réel, les entreprises peuvent non seulement réduire les risques, mais aussi créer un avantage compétitif durable en garantissant des standards élevés de sécurité.
Et vous, avez-vous déjà intégré la méthode des 5M (ou 8M) dans vos démarches qualité et prévention des nuisibles ?
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