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Protocoles de gestion intégrée des nuisibles

Décryptage par Thomas LE LOUARN

La gestion intégrée des nuisibles, ou pest management, est une démarche stratégique qui permet de garantir, lorsque toutes les étapes cruciales sont bien mises en œuvre, la sécurité et la qualité dans les environnements industriels et commerciaux. Ce protocole repose sur plusieurs piliers fondamentaux, visant à prévenir, contrôler et surveiller les populations de nuisibles.

Parmi ces étapes clés, nous retrouvons :  la détection des nuisibles, l’obturation de points d’accès, la répulsion et la capture, ainsi que la surveillance en continu et en temps réel.

Dans cette nouvelle vidéo découvrez les étapes cruciales du pest management, l’importance de l’adaptabilité des méthodes et solutions aux spécificités de chaque site, ainsi que la pertinence de cette démarche par rapport aux attentes des référentiels qualité et RSE.

Pour ceux qui préfèrent le format texte, vous trouverez ci-dessous la retranscription complète de la vidéo.

Quelles sont les étapes cruciales du protocole de pest management (IMP) ?

Le protocole de pest management s’articule autour de plusieurs piliers. D’abord nous allons chercher, lorsque nous prenons en charge la protection d’un site, à veiller à ce que l’obturation soit très bien réalisée, c’est-à-dire l’étanchéité. Un vrai audit d’étanchéité de manière à s’assurer qu’il n’y a aucun point de passage évident, en tout cas venant de l’extérieur ou entre les différentes zones que l’on cherche à protéger.

Ensuite on va chercher à déployer des solutions de répulsion : des barrières végétales et/ou des solutions électroniques pour créer des zones d’exclusion et repousser les nuisibles en dehors de ces zones. On va s’appuyer également sur des dispositifs de capture ou multi capture. C’est important de pouvoir bien déterminer les emplacements dans lesquels on pourra capter les rongeurs pour de toute façon réduire la population. On ne fera pas que de la répulsion.

Il est essentiel de surveiller et d’analyser les résultats de la lutte à chaque étape, de l’audit initial au déploiement des dispositifs, et tout au long de la durée du contrat et des opérations. Cela permet d’ajuster le traitement en fonction des besoins, car nous travaillons avec du vivant : en déplaçant des systèmes et en favorisant une famille de systèmes par rapport à une autre.

Pourquoi le protocole de lutte anti-rongeurs doit-il être adapté aux problématiques de chaque client ?

Lorsqu’on a parlé des familles de systèmes et de produits que l’on intègre dans les différentes étapes de la lutte intégrée, la typologie de site aura aussi un impact sur le choix des produits ou des technologies à utiliser. Il est par exemple possible d’arriver sur un site avec une excellente étanchéité vis-à-vis de l’extérieur, mais avec des rongeurs constamment introduits à l’intérieur du site de stockage ou de l’usine. Dans ce cas, la lutte se concentrera davantage sur la répulsion et la capture à l’intérieur ou depuis l’intérieur. Et le point de faiblesse ne se situe donc pas sur l’étanchéité, c’est un exemple. C’est lors de l’audit initial que l’on pourra se rendre compte qu’il y a certaines familles de dispositifs qui seront à privilégier sur d’autres.

Cela dépend également de l’activité que l’on va retrouver sur site : s’il s’agit d’un site accueillant ou non du public, d’un site technique avec des infrastructures électriques à protéger, un site travaillant l’alimentaire ou non, le stockant ou le distribuant. Tout ça aura un impact sur les dispositifs que l’on privilégiera lors du déploiement.

 

Comment le protocole de lutte intégrée anti-rongeurs répond-il aux directives et préconisations des différents référentiels qualité et RSE comme BRC, IFS, Ecovadis, etc. ?

Au niveau des référentiels de sécurité alimentaire, il est interdit depuis longtemps de déployer toute substance active chimique dans les zones classées comme extrêmement sensibles selon la classification des sites. On va retrouver les zones rouges, les zones orange, les zones dans lesquelles on a de la production et on se trouve au plus près des denrées en préparation. Dans ce type de zone on voit bien qu’il faut créer des zones d’exclusion via un déploiement de système type ultrason, répulsif électronique là où on ne pourra pas déployer de solutions traditionnelles.

Lorsqu’on évoque l’obturation, il faut commencer par l’extérieur du site et ensuite resserrer progressivement les mailles du filet vers l’intérieur, en direction des zones de plus en plus sensibles. Lorsqu’on prend le problème de cette façon-là, avec je répète l’obturation, la répulsion, pour la protection de l’intérieur de l’usine, par exemple, on respecte complètement les référentiels en matière de solutions déployables dans ce type d’environnement.

Les dispositifs de capture ou multi capture pourront être déployés en périphérie ou dans les zones dans lesquelles on aura éventuellement les stockages de produits finis ou les quais d’expédition ou de livraison. C’est tout à fait possible d’orienter le traitement de cette façon-là.

Les solutions que l’on cherche à mettre en place dans le cadre de la lutte intégrée répondent à tous les enjeux de respect de la biodiversité car elles n’utilisent pas de solution chimique utilisant une matière active toxique.

Ce qui est très important c’est également la traçabilité de l’information et surtout le suivi des actions qui sont menées. Ce sont des choses qui seront garanties par un monitoring strict du début à la fin du traitement. Cela peut être réalisé notamment grâce au déploiement de systèmes de détection qui peuvent être intégrés dans les endroits stratégiques du site, de manière à détecter la présence ou non de nuisibles. Les systèmes de détection peuvent également être intégrés à des dispositifs de capture ou de multi capture pour renvoyer l’information et surtout des preuves de l’efficacité des traitements menés. Cette approche permet de s’assurer qu’un dispositif X positionné à un endroit Y soit effectivement bien positionné, qu’il n’y ai pas lieu ou nécessité de le déplacer à un autre endroit.

C’est une lutte qui est d’un côté raisonnée, mais qui est également une lutte avec une vraie stratégie et un outil d’aide à la décision. Et enfin ces données et la façon dont le protocole est déroulé permettent, dans le cas d’une revue de direction des actions menées par le prestataire ou la société, d’aboutir sur de vraies actions correctives et encore une fois d’avoir une excellente traçabilité des actions menées.

 

Conclusion

En conclusion, le pest management incarne une approche stratégique pour prévenir les infestations mais aussi pour les traiter. En adaptant les stratégies de lutte aux besoins spécifiques de chaque client et en intégrant des dispositifs de monitoring, les entreprises peuvent non seulement assurer un environnement sûr et sain, mais également démontrer leur engagement pour le développement durable et la responsabilité sociale. Ainsi, le pest management devient non seulement une nécessité opérationnelle, mais aussi un vecteur de valeur ajoutée pour les entreprises soucieuses de leur réputation et de leur impact sur la société.

 

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