Le poste d'appâtage
fonctionnement et points importants à prendre en compte
Le poste d’appâtage est un dispositif de contrôle et de lutte sécurisée contre les rongeurs (rat et souris). Il empêche les humains, notamment les enfants, et les animaux non cibles d’accéder aux appâts. La boîte les protège ainsi contre d’éventuels risques d’empoisonnement.
Ce dispositif répond à la réglementation en matière de lutte contre les nuisibles.
Selon l’article R. 522-16 du code de l’environnement et relatif aux conditions d’utilisation de certaines catégories de produits biocides 🔗 voici les différentes définitions utilisées pour décrire les postes d’appâtage :
« Poste d’appâtage » : système de lutte contre les rongeurs qui comprend une ou plusieurs boîtes d’appât et stations d’appât.
« Boîte d’appât sécurisée » : boîte destinée à accueillir un appât et équipée d’un dispositif de fermeture empêchant son ouverture par les enfants et conçue de façon à rendre l’appât inaccessible aux organismes non-cibles.
« Station d’appât » : dispositif assurant le même niveau de protection vis-à-vis des personnes et de l’environnement qu’une boîte d’appât, fixé de manière à éviter le contact direct de l’appât avec l’environnement. Ce dispositif est conçu pour maintenir les appâts inaccessibles au grand public et aux animaux non-cibles et les protéger des intempéries.
Le poste d'appâtage
Les boîtes d’appâtage à appât toxique, historiquement les plus courantes, abritent des biocides tels que les AVK pour éliminer les rongeurs. Cependant, avec des restrictions réglementaires croissantes 🔗, leur usage devient de plus en plus encadré.
Les boîtes d’appâtage sont majoritairement fabriquées en plastique. Elles doivent comporter un étiquetage clair avec les informations suivantes :
- le numéro d’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM)
- la nature du produit chimique utilisé
- les mesures de précaution, ainsi que le numéro de téléphone du centre anti-poison à contacter en cas d’incident
- l’antidote à la molécule toxique à communiquer au médecin.
Les boîtes d’appâtage classiques, qui utilisent les produits toxiques ou des placébos, sont souvent traversantes. Le rongeur entre dans la boîte, consomme l’appât et sort de l’autre côté. Ils sont adaptés à l’espèce ciblée, par exemple plus petites pour les souris et plus grandes pour les rats. Cette double entrée permet au piège d’être installé sur le trajet du rongeur, sans que ce dernier n’ait à faire un détour.
Dans les lieux publics les produits chimiques ne peuvent être utilisés sans les boîtes sécurisées fermables à clé. Les rodenticides doivent y être impérativement fixés sur la tige métallique prévue à cet effet.
Quels sont les points faibles dans l'usage du poste d'appâtage avec des biocides ?
Ingestion insuffisante de poison
Les rats peuvent manger une quantité insuffisante de poison rendant la lutte inefficace.
Mort différée des rats empoisonnés
Les rats qui ingurgitent la quantité suffisante de poison meurent uniquement quelques jours plus tard (de 4 à 10 jours) soit à cause d’une hémorragies interne s’il s’agit des produits à base d’anticoagulants, soit de la calcémie (concentration de calcium dans le sang) s’il s’agit des produits à base de cholécalciférol.
Localisation du corps du rongeur empoisonné
Les rats empoisonnés peuvent s’éloigner et mourir dans des endroits difficiles d’accès. Il est souvent impossible de garantir la récupération de tous les rongeurs, en particulier ceux qui se trouvent dans des zones inaccessibles, ce qui peut entraîner des problèmes de décomposition et des odeurs persistantes difficiles à traiter, générant potentiellement une problématique sanitaire.
Résistance aux poisons
L’utilisation fréquente des mêmes biocides dans les postes d’appâtage peut mener au développement de résistances chez certaines populations de rats, rendant les produits inefficaces à long terme.
Manque de surveillance
Les boîtes d’appâtage classiques ne permettent pas de surveiller efficacement le niveau d’infestation en temps réel, sauf si elles sont dotées d’un outil de surveillance en temps réel.
Empoisonnement secondaire
Les rats empoisonnés deviennent fragiles et plus exposés à la prédation. Même si les boîtes sont sécurisées afin d’empêcher les animaux domestiques ou sauvages de manger les appâts, les prédateurs risquent de manger les rats empoisonnés morts ou encore en vie, et à leur tour s’empoisonnent.
Empoisonnement primaire des animaux non ciblés
Les appâts empoisonnés peuvent affecter des animaux non ciblés, tels que les hérissons, les lézards ou certains insectes.
Impact environnemental
Les biocides utilisés dans les appâts peuvent se retrouver dans les sols et les eaux souterraines, causant des effets néfastes sur l’environnement local et la biodiversité.
Dangers pour les enfants
Bien que conçues pour être sécurisées, ces boîtes d’appâtage peuvent tout de même poser un risque pour les enfants, notamment s’ils parviennent à ouvrir la boîte ou à accéder au contenu. Voici un exemple d’une utilisation non adéquate de boîtes d’appâtage dans l’enceinte d’une école.🔗
Réglementation contraignante
l’utilisation des biocides est de plus en plus encadrée au niveau national et européen (restriction au niveau des doses maximales autorisées, fin de l’appâtage permanent, les procédures d’autorisation de mise sur le marché AMM beaucoup plus rigoureuses, etc)
Coûts cachés
Les postes d’appâtage demandent à présent une surveillance accrue donc une prestation plus chère en nombre de passages pour relever les corps et changer des appâts, sans parler des coûts environnementaux.
Conclusion
Les postes d’appâtage restent un outil largement utilisé dans la lutte contre les rongeurs. Toutefois, leur utilisation doit s’accompagner d’une vigilance accrue, notamment en matière de sécurité publique et de protection de l’environnement. Les réglementations en vigueur, de plus en plus strictes, soulignent l’importance de respecter les dosages autorisés et de s’assurer que ces dispositifs sont correctement installés et surveillés. Il est également essentiel d’utiliser les méthodes complémentaires non toxiques et des approches de contrôle continu durable pour limiter au maximum l’utilisation de biocides.
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