Comment les PCO peuvent se différencier
dans l'approche des problématiques 3D de leurs clients
Lutte anti-nuisibles : une évolution inévitable face aux nouvelles attentes des parties prenantes
Les attentes des parties prenantes (clients, consommateurs, fournisseurs, prestataires, associations, groupements à mission, etc) en termes de lutte anti-nuisibles évoluent constamment depuis plusieurs années. À l’instar des évolutions des référentiels qualité, les exigences en matière de protection de l’environnement et les politiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) influencent fortement les attentes de ces organisations en ce qui concerne la gestion des risques liés aux nuisibles. Aujourd’hui, il est essentiel de mettre en place des protocoles 🔗 et des solutions qui soient respectueux de l’environnement et de la santé humaine, déployés de manière réfléchie et durable.
Le contexte réglementaire restreint les pratiques et les méthodes de lutte classique. Par exemple, l’appâtage permanent n’est plus autorisé 🔗, ce qui transforme profondément les méthodes de travail des professionnels du secteur.
Parallèlement, de nombreuses substances n’ont pas vu leurs autorisations de mise sur le marché renouvelées (AMM 🔗). Cela est la résultante de plusieurs facteurs, notamment la perte d’efficacité due à la résistance que les rongeurs ont su développer à des degrés variés selon les substances employées. Ce phénomène, bien connu des professionnels de la lutte anti-nuisibles (PCO), est souvent méconnu des clients finaux, bien qu’il affecte directement l’efficacité des méthodes de lutte anti-rongeurs.
Ces changements se traduisent souvent par des exigences spécifiques pour les clients, notamment dans les référentiels de sécurité, de qualité ou environnementaux. Ces référentiels établissent des listes de systèmes et de produits autorisés pour certaines typologies de sites. Historiquement, ces contraintes étaient principalement observées dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique. Aujourd’hui, cette tendance s’est considérablement élargie et concerne désormais la majorité des secteurs d’activité.
Enfin, il y a aussi le paramètre sociétal à prendre en compte. La société, et les hommes et femmes qui la composent, ne mettent plus le curseur de leur sensibilité environnementale et sociale au même niveau en 2024 qu’ il y a 40 ans. Beaucoup de choses sont devenues inacceptables aujourd’hui, c’est notamment le cas du tout chimique. La biodiversité et l’impact de l’homme sur celle-ci est prise en compte dans beaucoup des décisions des organisations d’aujourd’hui. La réponse « tout chimique » n’est donc plus la norme. Une perte accélérée de la biodiversité liée à la contamination de la chaîne alimentaire ainsi que d’animaux non ciblés par exemple, représente un impact environnemental négatif très fort. Et enfin, le tout chimique n’est plus adapté aux normes sanitaires, environnementales ou qualité imposées à de nombreux professionnels d’industrie agroalimentaire, de stockage GMS, restauration, etc
Pourquoi l'approche préventive devient cruciale dans ce contexte ?
Les risques associés aux nuisibles sont nombreux et variés. Comme le dit le proverbe, « il vaut mieux prévenir que guérir« , une maxime pleine de bon sens, mais souvent négligée dans les actions sur le terrain.
La présence de nuisibles peut engendrer des conséquences désastreuses, tant sur le plan sanitaire que financier et structurel. Les dommages peuvent être multiples : contamination alimentaire, transmission d’agents pathogènes, destruction de produits et de matières premières, pannes techniques, incendies, détérioration des infrastructures, et même des risques pour la sécurité des employés.
Pourtant, malgré ces risques bien connus, les actions préventives restent souvent négligées, laissant les organisations vulnérables aux infestations.
Dans le domaine de la lutte anti-nuisibles, regroupée sous l’acronyme 3D (dératisation, désinsectisation, désinfestation), une tendance forte consiste à intervenir lorsque les problèmes sont déjà bien installés, ce qui les rend plus complexes à maîtriser. Cette réalité est particulièrement frappante dans le cas des infestations de rongeurs, dont nous connaissons parfaitement la capacité de prolifération rapide.
Les professionnels constatent souvent que les interventions sont sollicitées une fois que les nuisibles ont déjà envahi les lieux, ce qui rend le travail de lutte beaucoup plus ardu. Les rats et les souris sont connus pour leur capacité à se reproduire rapidement, ce qui signifie que dès qu’une infestation est détectée, elle peut déjà être très étendue.
Cependant, les meilleures problématiques sont celles qui n’arrivent pas, d’où l’importance d’un bon système de lutte préventif adapté aux risques inhérents à l’activité de cette organisation. L’approche réactive, bien que courante, peut être inefficace et coûteuse à long terme. Agir dès les premiers signes d’infestation ou même de manière préventive permettrait d’éviter des situations d’urgence et de limiter les dégâts potentiels.
Adaptation des solutions aux besoins spécifiques du client
Tout d’abord il est primordial de définir des seuils de nuisibilité zone par zone, selon sa sensibilité au regard des enjeux vus précédemment : sanitaires, techniques, images. Cette démarche permet de pondérer la part de risque et de prendre les bonnes décisions en matière de sélection des outils à mettre en place.
Pour s’inscrire dans cette démarche, le PCO doit pouvoir identifier les nuisibles qui sont sur site et les risques liés à leur présence, analyser l’environnement et les impacts potentiels, se tenir informé et informer son client sur les solutions les plus adaptées à sa problématique.
Ensuite, il faudra déployer les dispositifs en les suivant de manière plus ou moins régulière selon les solutions choisies. Enfin, c’est important d’impliquer son client dans la remontée d’informations et de s’assurer que les observations remontées soient prises en compte. Nous travaillons avec du vivant, les problématiques sont donc amenées à évoluer et à prendre différentes formes. Pour plus de réactivité, le client doit pouvoir mettre en œuvre les préconisations du PCO expert.
La boîte à outils PCO sans produits chimiques est loin d'être vide !
La boîte à outils des solutions anti-nuisibles est bien fournie aujourd’hui. Nous vous proposons ci-dessous le panorama des solutions existantes sur le marché.
D’abord, les produits chimiques représentés principalement par des rodenticides, les placebos non chimiques, mais servant au protocole d’application de la chimie, et puis les insecticides.
Puis, les barrières physiques, tels que les produits de proofing ou d’obturation comme du mastic anti-rongeurs 🔗, qui interdisent l’accès dans des zones à protéger.
Ensuite, la lutte mécanique intervient avec les grilles anti-intrusions, les fils anti-oiseaux, les effaroucheurs visuels…
L’utilisation des technologies innovantes et brevetées jouent également un rôle majeur comme les pièges électriques connectés 🔗, les capteurs de détection pour le monitoring, les systèmes ultrasons 🔗 ou sismiques 🔗, les pièges en égouts 🔗.
La bio prédation est une autre méthode prometteuse, impliquant par exemple l’utilisation de faucons pour effrayer les volatiles ou de furets pour contrôler les populations de rongeurs.
Enfin, les barrières végétales ou olfactives comme les granules et les poudres anti-rongeurs, les gels anti-pigeons 🔗, etc. Ces solutions permettent de créer des zones hostiles et de dissuader les intrus.
Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle permet de se rendre compte que les solutions existent et qu’elles ont prouvé leur efficacité sur le terrain.
Collaboration essentielle entre les professionnels et les farbricants
Il est essentiel pour les PCO de rester à jour sur les dernières avancées technologiques et les méthodes de lutte les plus efficaces. Les fabricants ont un rôle crucial à jouer en développant des produits et des systèmes qui répondent aux besoins changeants du marché. Cela inclut non seulement la création de produits plus efficaces, mais aussi la prise en compte des préoccupations environnementales et de sécurité.
Les nuisibles, en particulier les rongeurs, sont connus pour leur capacité d’adaptation rapide, ce qui oblige les fabricants à proposer continuellement des solutions innovantes et efficaces. Les PCO doivent donc être en mesure de sélectionner les meilleures options disponibles en fonction des besoins spécifiques de leurs clients et des caractéristiques des sites à traiter. Cette collaboration entre les professionnels et les fabricants est essentielle pour maintenir une lutte efficace contre les nuisibles.
Alors, pour le PCO, comment valoriser cette approche ?
Les systèmes de lutte non chimiques mécaniques ou électroniques peuvent être intégrés dans les contrats 3D sous la forme d’une location sur des durées variables. La location financière 🔗 permet d’amortir le matériel sur la durée du contrat souscrit par le client. L’investissement initial pour le PCO et aussi pour le client final sera donc moindre.
Comparativement, même si un système de type multi-captures est plus onéreux à l’achat qu’un poste d’appâtage, cela sera neutre si le PCO fait le choix d’acquérir ces systèmes en location et de les placer ensuite chez son client. Il garantit ainsi à son client un système innovant à haut niveau de performance et différenciant par rapport aux techniques de lutte dites traditionnelles.
Savoir intégrer au contrat ces nouvelles solutions est également un moyen pour le PCO de conquérir de nouveaux marchés plus pointus et encadré par des référentiels plus stricts en matière de moyens et de résultats.
La mise en place de matières actives chimiques est toujours possible, mais dans le cadre d’un protocole avec un timing strict. Les postes d’appâtage doivent être inspectés tous les 2 à 3 jours pour un traitement souris ou 5 à 7 jours pour un traitement rat après le début du traitement. Puis au moins une fois par semaine par la suite dans le but de vérifier si l’appât est accepté et si les postes d’appâtage sont intacts et de retirer les éventuels cadavres de rongeurs.
Le système multi-captures, bien que plus onéreux à l’achat sera très facilement intégré au contrat s’il est loué chez le fournisseur. De plus, ce type de système nécessite beaucoup moins de visites étant donné qu’il a une capacité de plusieurs dizaines de captures. Côté traitement chimique, la prix de l’appât est moindre mais il sera acheté (en quantité) et non loué, s’agissant d’un consommable. Il faudra surtout beaucoup plus de passages au PCO pour se conformer aux évolutions réglementaires. De plus, la multiplication des points d’appâtage, fera que le prestataire 3D devra passer plus de temps pour chaque prestation.
Au final il est simple de se rendre compte qu’en plus de proposer des solutions respectueuses de l’environnement, la réglementation et les hommes, l’intégration de ce type de système dans un contrat 3D a clairement du sens financièrement. Tout au long du suivi du site il est important de mettre en place un protocole s’appuyant sur des indicateurs d’efficacité. Les pièges connectés, par exemple, permettent de documenter le nombre de captures réalisées et de les archiver zone par zone afin de pouvoir extraire ensuite les données nécessaires pour prendre les bonnes décisions.
Côté client, il est intéressant par exemple de tenir à jour un indicateur faisant apparaître la baisse ou la hausse du coût liée au produit jeté à cause des rongeurs. ça peut fonctionner aussi pour le risque technique avec un ratio de l’évolution du coût des opérations de maintenance ou de rafraîchissement des infrastructures.
Dans le cadre d’une revue de direction, le prestataire pourra ainsi monitorer les résultats des actions entreprises, en assurer une interprétation et faire la démonstration de la nécessité d’entreprendre d’éventuelles actions correctives.
Utiliser ces solutions c’est garantir une réponse ciblée et non impactante à une problématique. C’est aussi et surtout pouvoir anticiper une infestation de manière préventive et mettre en place un système de Pest management et non plus seulement de Pest Control.
Conclusion
La lutte contre les nuisibles évolue vers des approches intégrées et durables, combinant des méthodes naturelles, technologiques et réglementaires. Les PCO doivent se tenir informés des innovations et choisir les solutions les plus adaptées à chaque situation. En valorisant ces approches différenciantes, ils peuvent non seulement répondre aux exigences croissantes en matière de qualité, de sécurité et d’environnement, mais aussi conquérir de nouveaux marchés.
La gestion efficace des risques liés aux nuisibles passe par une communication fluide entre le prestataire, le client et le fabricant de systèmes ou de produits, permettant ainsi de bâtir le protocole de protection le plus pertinent en lien avec les problématiques du client. L’intégration de solutions non chimiques permet de garantir une réponse ciblée et non impactante, anticipant les infestations de manière préventive et assurant un Pest Management durable et responsable.
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